Résumé
Stage du plan de formation de l'Académie de Lyon autour de l'éducation au développement durable, le 20 janvier 2015 à l'ENS de Lyon
Table des matières
Sandrine Mathy : CNRS PACTE-EDDEN (Economie du développement durable et de l’énergie ) – UPMF Grenoble
Télécharger le diaporama.
Jean-Benoît Bouron, professeur agrégé de géographie, Lycée la Martinière Diderot et Montplaisir, Lyon
Télécharger le diaporama.
Françoise Ruget, INRA Avignon, climat/ impact sur les végétaux UMR 1114 EMMAH (Environnement Méditerranéen et Modélisation des Agro-Hydrosystèmes)
L'analyse de l'évolution du climat passé en Rhône-Alpes confirme les tendances vues à l'échelle du continent, pour ce qui est de l'augmentation des températures. Pour les éléments du bilan hydrique (précipitations, évapotranspiration), les résultats sont moins nets, à cause de l'irrégularité des pluies entre années et de la réaction possible des plantes à l'augmentation de teneur en CO2 de l'atmosphère par une fermeture stomatique, car celle-ci signifie une réduction de la transpiration. Dans ce contexte de dégradation du confort hydrique, les risques d'absence de production en période estivale augmentent : les périodes non productives seront plus fréquentes ou plus longues, ce qui, pour les fourrages par exemple, oblige à repenser les systèmes d'alimentation dans les élevages herbivores, qui doivent fournir une alimentation quotidienne.
Dans le futur, même si l'ETP climatique doit physiquement augmenter à cause de l'augmentation de température, les besoins en eau des plantes pourraient augmenter moins vite. Néanmoins, les bilans hydriques devraient devenir moins favorables quelle que soit la zone climatique en France ou dans la région Rhône-Alpes (plaine et montagne, Nord et Sud), mais il est difficile d'estimer précisément de combien ou à quelle échéance. Après une période où l'évolution du climat pourrait être favorable (augmentation modérée des températures), viendra une période où les effets négatifs (non satisfaction des besoins en eau ou températures trop élevées) seront prépondérants. Sur cette question, les résultats –apparemment divergents-obtenus avec des modèles de cultures sont illustratifs de la difficulté à estimer une échéance exacte de survenue des effets défavorables du changement climatique sur la production des fourrages.
Alain Mazaud, Climatologue au Laboratoire des sciences du climat et de l'environnement (LSCE) au CEA Saclay
La communauté internationale des spécialistes du climat s'efforce d'identifier les variations climatiques, qu'elles soient d'origine naturelle ou bien liées aux activités humaines. Les chercheurs proposent également des scénarios de son évolution future, indispensables pour évaluer les impacts sur les sociétés humaines (risques climatiques) et l'environnement. Les résultats de ces travaux sont regroupés et synthétisés dans les rapports du Giec, qui sont publiés tous les 6 ans environ et dont le dernier est sorti fin 2013 et en 2014. Pour cela, les chercheurs étudient les changements en cours, notamment ceux causés par l'utilisation massive des combustibles fossiles (pétrole, gaz, charbon) qui provoquent l'augmentation rapide des gaz à effet de serre (gaz carbonique, méthane..) dans l'atmosphère. Ils reconstruisent également les climats passés à partir de différentes archives climatiques (carottes de glace aux pôles, carottes de sédiments marins prélevées dans les différents océans, archives continentales..). L'étude des climats du passé permet en effet de connaître la dynamique du système climatique sur le long terme, et de tester les modèles informatiques utilisés pour la simulation du climat futur. La simulation numérique consiste à calculer des évolutions possibles du climat à partir de différent scénarios sociaux-économiques pour les émissions de gaz à effet de serre dans le futur. Cette discipline requiert d'importants moyens informatiques.