Chapitre 2. Travailler l’oral avec l’aide du numérique | ||
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Lorsque l’on parle d’oral en cours de Lettres au lycée, on pense tout de suite à l’oral des EAF qui correspond à un oral de restitution de connaissances.Cependant, c’est aussi une vision restrictive de l’oral en cours de Littérature.
L’oral se situe à la source de la littérature depuis Orphée et Homère, source de la poésie. La frontière entre sphère musicale et sphère littéraire peut être d’ailleurs très ténue et nos élèves ont davantage les écouteurs sur les oreilles qu’un livre en main. L’oral peut donc être ainsi une porte d’entrée vers la littérature, une entrée connue pour les emmener vers l’inconnu.
Table des matièresEn pointant Orphée, Homère et la sphère musicale émerge la question poétique. Ma réflexion a commencé pendant les vacances d’avril 2014 : il me restait une séquence à faire sur la poésie pour terminer l’année scolaire avec deux classes de seconde. Mon choix s’est porté sur l’esthétique surréaliste. Au terme de cette année scolaire, ma pensée a poursuivi son chemin et j’ai commencé l’année scolaire avec des 2nde autour du surréalisme. Aujourd’hui, le travail se poursuit toujours : mes élèves de 2nde ont enregistré un audio-livre de Pauca Meae disponible à l’adresse suivante : Pauca Meae
Ce travail autour du surréalisme est donc le début d’une plus longue réflexion didactique encore imparfaite et inachevée aujourd’hui.
Pourquoi le surréalisme ? Le surréalisme est intéressant par nature pour nos élèves car il est en premier lieu difficile d’accès. Il faut accepter de lâcher prise, de renoncer au « savoir » et à la raison.
Pourquoi cette démarche ? Nos élèves ont tendance dans notre système à se focaliser sur ce qu’ils ne comprennent pas. Ils regardent le verre à moitié vide. Combien de fois nos élèves nous interrogent-ils sur un mot incompris dans un texte après la première lecture comme si tout le sens reposait sur ce terme ? Je souhaitais ainsi les forcer à écouter vraiment les textes et à s’ouvrir à eux.
Avec qui ? En 2013-2014, ce projet a été mené avec deux classes d’élèves de 2nde relativement difficiles. Ces classes inversaient la courbe de Gauss : pas de tête de classe, une moyenne générale annuelle autour de 8. Les deux classes étaient toutes deux sympathiques mais difficiles à motiver. En 2014-2015, je n’ai qu’une classe de 2nde au profil différent : moitié européenne dont 1/3 3ème langue chinois, une moitié plus faible. Néanmoins, il y a une bonne dynamique de groupe et ils sont très réactifs. Le projet a donc été testé avec des classes différentes et des réactions différentes.