Cycle viral des papillomavirus | ||
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Le cycle viral des virus HPV et ses principales étapes sont présentés ci-après
La rencontre et l'attachement du virus et de la cellule cible.
Le premier stade de l'infection est la rencontre du virus et de la cellule cible. L’attachement du virus à la cellule survient, suite à la reconnaissance entre un motif antigénique présent à la surface du virus (protéines L1 et L2 de la capside) et un récepteur de surface spécifique de la protéine virale présent à la surface de la cellule cible.L’expression de ce récepteur chez l'individu infecté est souvent limitée à certains types de cellules ou de tissus. Le récepteur est donc généralement un déterminant crucial du tropisme d’un virus.
L'entrée et la décapsidation.
Les étapes d'entrée et de décapsidation aboutissent à la libération du génome viral dans la cellule cible. Au cours de l'entrée du génome viral dans la cellule, celui-ci est partiellement ou totalement débarrassé des protéines qui le protégeaient dans le virion: ce processus de déshabillage est appelé “décapsidation”. Le génome qui aboutit dans le noyau de la cellule peut être “libre” ou s'intégrer aux chromosomes de la cellule infectée (c'est le cas des cellules des lésions précancéreuses et cancéreuses).
Expression des gènes viraux et amplification du génome viral.
Au sein de la cellule, le génome viral joue deux rôles distincts. D’une part, il est utilisé pour assurer l’expression des protéines virales, nécessaires à la réplication du virus et ensuite à la formation de nouvelles particules virales. D’autre part, il est répliqué avant d’être encapsidé pour former de nouvelles particules virales.
Assemblage et relargage des virions nouvellement formés.
Les différents types de cycles viraux
Le cycle viral des HPV est lié au programme de différenciation des cellules infectées.
Trois principaux types d'infection peuvent être définis sur la base de l'expression des gènes viraux dans les cellules infectées :
L'infection latente ou phase non productive (Figure 9) au cours de laquelle le virus pénètre au niveau des cellules basales de l'épithélium sans expression des gènes viraux tardifs (les gènes précoces sont exprimés). L'épithélium apparait sain.
L'infection productive ou phase productive (Figure 9): Sous l'influence de certains facteurs endogènes et exogènes, le virus latent se multiplie sans s'intégrer au génome de la cellule infectée. Cette phase est caractérisée par l'expression des gènes viraux tardifs, L1 et L2 dans les cellules intermédiaires et superficielles de l'épithélium infecté. Cela permet la réplication et l'expression de particules virales complètes dans les cellules superficielles de l'épithélium et la diffusion du virus.
L'infection transformante qui se produit après ou de manière concomitante à une infection aiguë productive dans les couches basales.L'expression des gènes viraux précoces, E6 et E7, dans les couches basales conduit à une instabilité chromosomique et à des anomalies qui persistent et peuvent conduire à un cancer invasif.
Le cycle viral dépend de l'état de différenciation de la cellule et de l'expression des gènes :
A la faveur d'une lésion dans le revêtement cutané ou muqueux le virus est inoculé aux cellules basales de l’épithélium qui, en se multipliant, migrent vers la surface tout en se différenciant. Dans les couches basales de l’épithélium, seuls s'expriment les gènes viraux précoces ; il n'y a pas de particules virales complètes.Seules les cellules les plus différenciées des couches superficielles c'est à dire les cellules en voie de kératinisation, assurent le cycle viral complet (expression des gènes précoces non structuraux et des gènes tardifs structuraux) avec une abondante production de particules virales. La desquamation de ces kératinocytes infectés assure la diffusion du virus. Les cellules chargées de virions desquament et sont lysées à la surface de l’épithélium, permettant la diffusion du virus. L’infection productive aboutit à la production d’un très grand nombre de particules virales, favorisant la dissémination de l’infection.