Histoire naturelle de l'infection à HPV : du premier contact avec le virus à la cancérisation | ||
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Environ 75 % des femmes sexuellement actives rencontreront un HPV au cours de leur vie et seront susceptibles de développer une pathologie viro-induite. On estime que 70% des infections virales disparaissent spontanément au bout d'1 an, 90 % à 3 ans (notion de "clairance virale").
La majorité des infections à HPV sont inapparentes et ne sont décelées que par un test virologique.
L’examen cytologique ou histologique révèle, le plus souvent, des anomalies cellulaires peu graves, liées à une multiplication du virus, qui correspondent à une lésion cervicale intra-épithéliale (CIN) de bas grade. La plupart des infections sont transitoires et guérissent spontanément.
En fait, leur histoire naturelle varie selon le type de HPV. Du type de HPV dépend la probabilité qu’une infection reste inapparente ou se traduise par des anomalies cytologiques, que l’infection ou la maladie guérisse spontanément ou persiste, et que l’infection conduise à une lésion intra-épithéliale de haut grade, qui régressera ou persistera (lésion précancéreuse).
Il est important de noter que les lésions provoquées par les HPV(s) guérissent spontanément dans l'immense majorité des cas et que la transformation en cancer invasif n'a lieu que chez un nombre restreint d'individus .
Le caractère asymptomatique et la guérison spontanée de ces infections constituent deux obstacles majeurs à la vaccination des populations qui peinent à se laisser convaincre de la nécessité d'une vaccination contre un agent pathogène dont l'infection demeure silencieuse et dont les effets ne se manifestent que des dizaines d'années après l'infection.
Une partie du travail des acteurs des campagnes de vaccination repose sur l'éducation des populations aux notions de bénéfice-risque dans le cas d'une protection individuelle et collective.
La persistance de l’infection par le HPV-16, le HPV-18 ou d’autres HPV à haut risque, comme les HPV -31, -33, -45, -52 et -58, est nécessaire pour qu’une lésion précancéreuse se développe et se transforme en un cancer invasif, en général, après un délai de 10 à 20 ans. C’est l’infection par le HPV -16 (à l’origine de plus de 50% des cancers cervicaux) qui confère le risque le plus élevé. L’intégration de l’ADN viral au génome cellulaire est une étape importante du développement d’un cancer (Figure 10). Le potentiel cancérigène des HPV "à haut risque" résulte de la capacité de deux protéines virales ( E6, E7 ) de perturber les mécanismes qui règlent la division des cellules épithéliales et assurent l’intégrité de leur génome, ce qui entraîne une prolifération anormale et des altérations génétiques (Figure 23 et 26).