Interaction entre E6 et p53 dans la voie de cancérisation | ||
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La progression du cycle cellulaire est contrôlée d'une manière très rigoureuse. Elle peut être bloquée en quatre points principaux (R, S, T et A), qui opèrent au cours des phases G1, S, G2 et M. En principe, il s’agit de points de non-retour : une fois qu'ils sont franchis, la progression dans le cycle continue, quoiqu'il advienne.
Le premier (R) empêche l'entrée en phase S. Une fois cet obstacle franchi, la cellule est autorisée à répliquer son ADN. Mais la réplication peut s’arrêter au deuxième point de contrôle (S), si elle ne se déroule pas correctement. Le troisième point de contrôle (T) interdit à la cellule d'entrer en mitose. Le quatrième point (A), aussi appelé point de contrôle du fuseau, empêche la mitose de s'achever : les chromosomes ne peuvent pas migrer vers les pôles du fuseau mitotique et se séparer en deux lots, comme cela se produit au cours d’une anaphase normale.
Les transitions entre les phases G1/S et G2/M du cycle cellulaire sont sous le contrôle biochimique de la famille des protéines « cyclines ». Les cyclines fonctionnent par fixation et activation des kinases cyclines-dépendantes (Cdk). Leur nom dérive du fait qu'elles sont périodiquement synthétisées et détruites en synchronie avec le cycle cellulaire. Les fonctions de p53 dans le cycle cellulaire incluent le contrôle de la transition G1/S du cycle. Ce contrôle se fait par blocage de l’activité des complexes cycline-Cdks ce qui entraine l’arrêt du cycle à la transition G1/S.
L’oncoprotéine E6, en se liant à p53, contribue à la dégradation de cette dernière avec comme conséquence une altération de la fonction régulatrice du cycle cellulaire. Dans les cellules transformées par HPV16 ou 18, les taux de p53 sont très faibles.
La protéine E6 est à elle seule capable d’immortaliser les cellules. En revanche, la transformation des kératinocytes par les papillomavirus nécessite l’activité d’une seconde protéine, la protéine E7 [Barbosa and Schlegel, 1989 ; Munger et al. 1989].