La vaccination | ||
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Précédent | Chapitre 2. De la réponse adaptative à la mémoire immunologique et à la vaccination |
La vaccination mime une première rencontre avec l'antigène et permet la mise en place d'une réponse mémoire qui sera plus efficace pour contrôler l'infection elle-même.
Un vaccin doit répondre au cahier des charges suivant. Il doit être :
sûr , c'est-à-dire ne pas induire de pathologie ;
protecteur à long terme ;
pratique (faibles coûts, stabilité, facilité d'administration).
On peut classer les vaccins selon leur degré de sophistication, leur immunogénicité et leur sûreté. Ainsi par exemple, les premiers vaccins obtenus historiquement sont des vaccins vivants atténués et des vaccins inactivés . Les micro-organismes sont entiers : on est au plus proche de l'infection par les micro-organismes virulents, ces vaccins sont en général très immunogènes mais assez peu sûrs. A l'inverse, des protéines des micro-organismes recombinantes , qui entrent dans la composition des nouveaux vaccins (vaccin contre les papillomavirus humains par exemple), sont peu immunogènes seules mais très sûres. On peut alors avoir recours aux adjuvants pour favoriser la mise en place efficace d'une réponse immunitaire.
Les adjuvants permettent d' augmenter l'immunogéncité des préparations vaccinales. Les adjuvants classiques sont des dérivés de l'adjuvant de Freund (émulsion d'huile dans l'eau) et de l'alun. Leur utilisation est avant tout empirique, mais on a montré aujourd'hui qu'ils permettent un relargage progressif de l'antigène, une meilleure prise en charge par les cellules présentatrices de l'antigène et une réponse immunitaire innée plus efficace . Certains adjuvants plus spécifiques sont aujourd'hui à l'étude : en utilisant des dérivés de ligands de PRR (pathogen recognition receptor, on cherche à stimuler le système immunitaire inné de façon sélective, et ainsi à orienter la réponse adaptative vers une réponse efficace.
Certaines infections résistent aujourd'hui à la mise au point d'un vaccin efficace. C'est en particulier le cas pour le VIH. En général, la difficulté à produire un vaccin efficace provient du fait que les corrélats immunologiques de protection , c'est-à-dire la qualité de la réponse immunitaire qui confère une protection vis-à-vis de l'infection, sont assez mal compris. L'enjeu de la recherche actuelle est donc de caractériser quelle(s) composante(s) de la réponse immunitaire permet de protéger les individus et d'identifier la composition vaccinale qui permette d'induire cette(ces) composante(s) via l'activation d'une réponse innée de qualité donnée.