Les spécificités et les complémentarités fonctionelles des compartiments liquidiens | ||
---|---|---|
Précédent | Posséder plusieurs compartiments liquidiens, à partir de l'exemple des Annélides | Suivant |
Le cœlome étant organisé en plusieurs cavités étanches, entourées d'une forte musculature, il joue un rôle mécanique qui s'exprime dans les fonctions de locomotion et d'alimentation.
Le liquide cœlomique possède un volume constant, car comme tout liquide il est incompressible. Associé à la musculature de la paroi du corps, il constitue un hydrosquelette. Ce dernier soutient le corps et contribue à la définition de la forme du corps.
Les mouvements locomoteurs sont dus aux déformations des métamères. Les cavités cœlomiques servent d'appui aux muscles.
Les Lombrics effectuent des mouvements qualifiés de péristaltiques, correspondant à des ondes de contraction se propageant vers l'avant, dues aux contractions coordonnées des muscles longitudinaux et circulaires.
La mise en mouvement des lobes buccaux des Oligochètes et des trompes chez les Polychètes se fait grâce à la contraction des muscles pariétaux des métamères antérieurs. Ce sont les contractions musculaires qui entraînent une déformation des métamères antérieurs grâce aux mouvements exercés sur les cavités cœlomiques. Cela permet à l'animal de s'alimenter.
Le cœlome participe à la distribution des nutriments au moyen des cellules chloragogènes, issues de la paroi de la cavité cœlomique. Lorsque ces cellules se trouvent contre le tube digestif, elles ont la capacité de collecter certains nutriments. Elles sont ensuite libérées dans le liquide cœlomique, assurant le transfert des nutriments aux organes et aux ovocytes.
Les nutriments sont également distribués dans l'organisme par l’appareil circulatoire.
Chaque métamère, hormis les trois premiers et les trois derniers, possède une paire d'organes excréteurs, les métanéphridies. Elles filtrent le liquide cœlomique. Il contient les déchets métaboliques provenant du sang, transférés par un processus d'ultrafiltration à travers les parois des vaisseaux sanguins et des cavités cœlomiques. Le tubule des métanéphridies effectue des échanges avec les capillaires sanguins qui le longent. Des sécrétions de sels, de déchets azotés sous forme de NH4 +, d'urée et d'acide urique, ont lieu du sang vers le tubule, ainsi que des réabsorptions de sels, d'acides aminés et d'eau en sens inverse.
Les cellules chloragogènes permettent le catabolisme de nombreuses molécules et participent à l'uréogenèse.
Le milieu intracellulaire est renouvelé grâce à des échanges avec le liquide interstitiel, correspondant notamment à l'entrée de nutriments et la sortie de déchets du métabolisme. Le liquide interstitiel est pour sa part renouvelé grâce à des échanges avec le sang qui distribue les nutriments dans l'organisme et draine les déchets. Des échanges interviennent également en sang et liquide cœlomique, en particulier de déchets. Le liquide cœlomique est débarrassé des déchets du métabolisme par les métanéphridies.
Les chlorocruorines, les hémérythrines et les érythocruorines sont des protéines semblables à l'hémoglobine. Elles transportent le dioxygène dans le sang. L’échange de dioxygène avec le milieu extérieur est réalisé par diffusion au niveau des ramifications des vaisseaux sanguins sous le tégument. Le sang est hématosé à travers le tégument.
Chez certaines Polychètes le liquide cœlomique renferme des cellules nucléées contenant de l'hémoglobine. Ces érythrocytes distribuent le dioxygène dans le corps.
La reproduction sexuée des Annélides implique la formation de gamètes. Les gamètes sont produits par différenciation et prolifération de l'épithélium des cavités cœlomiques. Le cœlome abrite par la suite les gamètes pendant leur maturation. La nutrition des cellules germinales est assurée par des cellules spécialisées de l'épithélium de la cavité cœlomique.
Les cœlomocytes sont représentés par des tréphocytes et des leucocytes, cellules non pigmentées et dotées de propriétés phagocytaires et mobiles par des mouvements amiboïdes. Elles sont produites à partir de l'épithélium cœlomique. Elles assurent la protection de l'organisme vis-à-vis d'agents pathogènes en réalisant leur phagocytose. Elles peuvent transmettre les sous-produits de la phagocytose aux métanéphridies.
Il est important de noter que le liquide interstitiel comporte lui aussi un grand nombre de cellules immunitaires. Elles participent également à la défense de l'organisme.