Le tégument : un revêtement corporel épithélial et conjonctif, et des dérivés spécialisés | ||
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Le tégument de l'Écrevisse et des Arthropodes en général apparaît constitué de plusieurs tuniques, formées ou dépourvues de cellules. Un épiderme, épithélium unistratifié et cubique, forme la couche interne. Il est surmonté d’une cuticule acellulaire, constituée de trois couches superposées. L'endocuticule, interne, est composée d'un polysaccharide, la chitine, associée à des protéines, les arthropodines. Elle est souple et élastique. L’exocuticule située au-dessus est composée de chitine associée à des protéines tannées, les sclérotines. Elles lui confèrent une grande rigidité. L’épicuticule superficielle est épaisse de 0,5 µm. Elle est composée de lipoprotéines tannées, constituant la cuticuline.
Chez les Arthropodes aériens, l'épicuticule est revêtue d'une couche cireuse composée d’acides gras à longue chaîne, de paraffine et d’alcools, produite par les œnocytes. Du cément, épais de 1 µm, sécrété par des glandes épidermiques et parfois absent, recouvre l'ensemble.
La cuticule est produite par l'épiderme et le recouvre. En conséquence, les cils sont absents, mais des structures sensorielles appelées soies assurent la sensibilité.
De par sa rigidité, la cuticule des Arthropodes constitue un exosquelette. En raison de sa présence, la croissance est réalisée à l'occasion de mues, renouvellements périodiques de la cuticule.
Dans le cas des Vertébrés et notamment de la Souris, le tégument est constitué de trois régions, l’épiderme, le derme et l’hypoderme.
L’épiderme est un épithélium pluristratifié pavimenteux. Les cellules épithéliales portent le nom de kératinocytes et synthétisent de la kératine. Elles sont associées à des mélanocytes à l'origine de la pigmentation. Des terminaisons nerveuses sont également présentes, ainsi que des cellules de Langerhans, intervenant dans la réponse immunitaire en cas d’infection, et des cellules de Merkel, produisant des neuromédiateurs. L'épiderme n'est pas vascularisé mais est nourri par le liquide interstitiel du derme circulant dans les espaces intercellulaires.
Le derme est un tissu conjonctif fibreux vascularisé, assurant le soutien de l’épiderme, dont il est séparé par une membrane basale. Jusqu’à 40 fois plus épais, il est constitué d'eau à 80%, de fibrocytes, de fibres de collagène et d'élastine. Le derme est divisé en derme papillaire situé sous l'épiderme et derme réticulaire plus profond. Le derme papillaire forme en surface des petits renflement appelés papilles, associées à des terminaisons nerveuses ou vasculaires. Le derme réticulaire, beaucoup plus épais que le précédent,comporte des chromatophores et peu de fibrocytes.
Le derme est en continuité, par l'intermédiaire d'une région appelée derme profond, avec l'hypoderme. Des fibres de collagène et d’élastine relient les deux couches. L'hypoderme est un tissu conjonctif fibreux, riche en adipocytes agencés en lobules, en contact avec les os et les muscles. Il est richement vascularisé et innervé. Il est souple comme le derme.
Le tégument ainsi décrit représente une grande partie du poids sec des Vertébrés, atteignant par exemple 50% chez la Baleine. Il est relié aux muqueuses qui bordent les cavités corporelles en continuité avec le milieu extérieur.
Les organisations et compositions des téguments des Arthropodes et des Vertébrés apparaissent donc très différentes.
Le tégument est situé à l'interface entre l'organisme et le milieu. Il délimite l'organisme. Outre l'épiderme, éventuellement associé à une cuticule ou à un derme, il comporte fréquemment des expansions comme les soies des Arthropodes ou les poils des Mammifères.
Les soies des Arthropodes sont des expansions chitineuses produites par des cellules épidermiques qualifiées de trichogènes. Associées à des terminaisons nerveuses, elles sont appelées soies sensorielles et sont généralement responsables de la chimiosensibilité. Non reliées à des terminaisons nerveuses, elles forment des structures superficielles spécialisées comme les écailles des Lépidoptères.
Les poils des Mammifères sont des phanères, expansions d’origine épidermique constituées majoritairement de kératine. Les ongles, les sabots, les becs cornés ou les plumes des Oiseaux en sont également.
Le tégument des Grenouilles comporte des glandes situées dans le derme mais d'origine épidermique. Elles sont de deux types, séreuses productrices de venin et muqueuses sécrétant du mucus. Les substances produites sont déversées à la surface du tégument grâce à des canaux. Le mucus est un liquide permettant la lubrification du corps et favorisant les échanges de gaz respiratoires et d'eau. Présentes chez de nombreux Vertébrés, les glandes épidermiques sont plus ou moins développées selon les groupes. Ainsi les Oiseaux ne possèdent qu’une seule glande, la glande uropygienne, dont les sécrétions permettent d’imperméabiliser les plumes. Dans l'espèce humaine, et chez les Mammifères plus généralement, des glandes sébacées sont présentes, produisant une substance grasse composée de triglycérides lubrifiant la peau et protégeant l'organisme de certaines infections, le sébum. Des glandes sudoripares sont également observées, à l’origine de la sueur.
Le tégument des Vertébrés peut par ailleurs porter des écailles, formées par le derme. Les Chondrichthyens possèdent des écailles dermiques composées d’émail et d’ivoire. Les Téléostéens ont des écailles dermiques osseuses, ainsi que les Tortues et les Crocodiliens.
Les téguments apparaissent diversifiés, notamment en raison des expansions qui leur sont associées.
Quelles sont leurs fonctions ?