Le tégument : un revêtement protecteur, une surface d'échanges et un organe de relation | ||
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La diversité des téguments et de leurs expansions suggère une diversité de fonctions.
Enveloppe corporelle, le tégument a pour fonction essentielle la protection de l’organisme, chez les Arthropodes comme chez les Vertébrés.
Le tégument des Arthropodes comporte une cuticule, à la fois rigide et souple. Chez le Crabe vert par exemple, elle forme une solide carapace et de puissantes pinces. Les propriétés de la cuticule lui permettent d'assurer la protection mécanique des organes internes. De la même manière, parmi les Vertébrés certains Sauropsidés possèdent un tégument portant des écailles dures et solides qui protègent des agressions physiques. Il s'agit de phanères kératinisés.
Localisé au contact du milieu extérieur et revêtement corporel continu, le tégument est joue un rôle de barrière contre les micro-organismes pathogènes. Cette fonction est amplifiée par la sécrétion de mucus observée chez les Lissamphibiens et certains Vertébrés aquatiques, qui piège des agents infectieux, ou la production de substances anti-bactériennes.
Le tégument est par ailleurs le premier organe repéré et touché par les prédateurs. Son rôle protecteur vis-à-vis des prédateurs réside dans le camouflage, assuré par exemple par les poils chez les Mammifères ou les plumes chez les Oiseaux, la production de substances dissuasives voire toxiques, synthétisées par les glandes séreuses chez les Lissamphibiens par exemple. Ses propriétés mécaniques interviennent également dans la défense contre les prédateurs, avec la solidité de la cuticule des Arthropodes la rendant difficile à broyer ou les cornes des Mammifères herbivores.
Interface entre l'organisme et le milieu, le tégument constitue une surface d'échanges potentielle entre milieu intérieur et environnement.
Parmi les Vertébrés, les Lissamphibiens réalisent des échanges gazeux respiratoires tégumentaires représentant 50% des échanges gazeux totaux en période d'activité. Le mucus produit par les glandes épidermiques humidifie la peau, favorisant ces échanges. Parallèlement, des échanges d'eau et d'ions sont effectués par des cellules épidermiques spécialisées lorsqu'ils évoluent en milieu aquatique. Inversement, les Vertébrés aériens comme les Mammifères possèdent un tégument imperméable à l'eau et aux gaz, en relation avec la présence d'une couche de kératine superficielle. Les pertes d'eau sont ainsi minimisées et le risque de déshydratation réduit, le milieu de vie étant pauvre en eau. Il en va de même chez les Arthropodes aériens dont la cuticule est imperméable du fait de la présence de cires et de l’exocuticule.
Outre les échanges de matière, le tégument est une surface d'échanges de chaleur. Un flux de chaleur spontané intervient entre le milieu intérieur et le milieu extérieur dès lors que leurs températures sont différentes. Les échanges de chaleur tégumentaires sont réduits par la présence de couches isolantes constituées des plumes chez les Oiseaux, des poils chez les Mammifères mais également du tissu adipeux sous-cutané. Inversement, ils sont favorisés par la circulation sanguine ou l'évaporation de liquide à la surface du corps. Ainsi, la sueur produite par les glandes sudoripares permet l'évacuation de chaleur par son évaporation. Du fait de son rôle dans les échanges thermiques, le tégument est un effecteur du contrôle de la température corporelle.
En relation directe avec le milieu extérieur, le tégument est impliqué dans la locomotion. Enveloppe corporelle, il contribue à la définition de la forme du corps et des propriétés de sa surface. Les écailles et le mucus des Chondrichthyens et de Téléostéens améliorent leur hydrodynamisme et leur glissement dans l'eau. Les plumes des Oiseaux sont impliquées dans le vol, formant la surface portante.
Parallèlement, le tégument grâce à la présence de terminaisons nerveuses est un organe sensible à divers paramètres du milieu de vie comme la température, les propriétés mécaniques, la composition chimique. Il renseigne l'organisme sur son environnement.
Revêtement corporel, le tégument est par ailleur un support des relations entre les animaux, en particulier intraspécifiques.
Chez les Vertébrés, la couleur du plumage et du pelage apporte des informations relatives à l’âge ou au sexe des individus. Il en va de même chez les Arthropodes, la pigmentation de la cuticule étant un signe de maturité sexuelle chez le Criquet ravageur par exemple.
Les Arthropodes échangent des informations par l'intermédiaire de phéromones produites par des cellules glandulaires. Elles sont trnasférées à la surface de la cuticule grâce à de fins canaux. Le tégument constitue le support de l'émission de ces molécules informatives, dont la réception implique des soies sensorielles tégumentaires.
Le tégument est par ailleurs un instrument de communication sonore chez diverses espèces d'Insectes. Les Grillons produisent une stridulation, grâce au frottement de leurs ailes antérieures rigides, les élytres. Elles portent des dents et une sorte de grattoir, le plectrum. Le son est produit lorsque les dents d’une élytre frappent le plectrum de l’autre. La rigidité de la cuticule est ici mise à profit.
Le tégument contribue aux relations interspécifiques, notamment la prédation. Par ses expansions, il constitue des dispositifs de saisie des proies, comme le bec et les serres des Oiseaux ou les pinces des Crabes.
Les fonctions du tégument sont diverses et apparaissent liées à son organisation, sa composition et ses propriétés.