Des appareils excréteurs évacuant une grande quantité d'eau dans un milieu riche en eau
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Des appareils excréteurs évacuant une grande quantité d'eau dans un milieu riche en eau

Le rein, un organe excréteur produisant une urine primitive abondante et réabsorbant peu d'eau

Le Gardon est un Téléostéen dulcicole confronté à une forte entrée d'eau, principalement branchiale et alimentaire, en raison d'une concentration osmotique interne élevée au regard de la concentration osmotique du milieu de vie. Il est qualifié d'hyperosmotique par rapport à son milieu de vie.

Le Gardon possède des reins qui produisent un grand volume d'urine diluée.

Rein de Gardon en coupe transversale (Collection de l'ENS de Lyon)

Cette illustration est mise à disposition selon les termes de la Licence Creative Commons Attribution - Pas d'Utilisation Commerciale - Partage dans les mêmes conditions 4.0 International.

Figure 5. Rein de Gardon en coupe transversale (Collection de l'ENS de Lyon)

La structure et le fonctionnement des néphrons du Gardon sont relativement semblables à ceux des néphrons de Souris. Cependant, les glomérules sont de plus grande taille.

Ces néphrons sont constitués d'un tubule contourné proximal, d'un tubule contourné distal et d'un tubule collecteur, mais ils ne possèdent pas d'anse de Henlé. L'urine primitive est produite en grande quantité par les corpuscules de Malpighi. Sa composition est modifiée tout au long du tubule urinaire avec une réabsorption des solutés. Les ions monovalents, chlorures et sodium, sont réabsorbés en particulier par le tubule collecteur, ce qui conduit à sa dilution. Finalement, l'urine émise dans le milieu est hypoosmotique par rapport au sang.

Les branchies jouent également un rôle dans la réabsorption des ions. Elles présentent des ionocytes, cellules effectuant un transport actif permettant de réabsorber des ions chlorures et sodium. Les pertes urinaires d'ions sont ainsi partiellement compensées. Les branchies sont par ailleurs le principal siège de l'élimination des déchets azotés sous forme d'ammoniaque.

La glande verte, un organe excréteur produisant une urine primitive abondante et réabsorbant peu d'eau

Les organes excréteurs de l'Écrevisse sont représentés par deux glandes vertes, ou glandes antennaires, baignant dans l'hémolymphe. Elles se situent entre l'estomac et la base de la seconde paire d'antennes.

Labyrinthe de glande verte d'Écrevisse en coupe transversale (Collection de l'ENS de Lyon)

Cette illustration est mise à disposition selon les termes de la Licence Creative Commons Attribution - Pas d'Utilisation Commerciale - Partage dans les mêmes conditions 4.0 International.

Figure 6. Labyrinthe de glande verte d'Écrevisse en coupe transversale (Collection de l'ENS de Lyon)

Chaque glande verte est constituée d'un petit sac, appelé saccule, où se produit l'ultrafiltration de l'hémolymphe. Il est relié à un labyrinthe débouchant dans un canal néphridien bordé d'un épithélium prismatique muni d'une bordure en brosse et de replis membranaires basaux. Il réalise la réabsorption active d'ions et de glucose. L'urine ainsi formée est ensuite stockée dans la vessie et évacuée par un pore excréteur localisé sous chaque antenne. La glande verte contribue au maintien de l'équilibre hydrominéral, éliminant l'eau excédentaire et réabsorbant les ions.

Ainsi en eau douce, les animaux éliminent l'eau en excès grâce à la production d'une urine abondante et diluée, à la différence des animaux marins limitant les pertes d'eau par l'évacuation d'une urine peu abondante et relativement concentrée.

À cet égard, le groupe des Sélaciens est original : vivant majoritairement en milieu marin, ces animaux sont en équilibre osmotique avec leur milieu de vie et ne connaissent pas de problème hydrique.

Quels sont les mécanismes sous-tendant cet équilibre ?