Le foie, un organe impliqué dans la digestion, l'assimilation et la distribution | ||
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La bile produite par les hépatocytes gagne le canal cystique par l'intermédiaire des canalicules et canaux biliaires ainsi que des canaux hépatiques. Le canal cystique l'achemine jusqu'à la vésicule biliaire où elle est temporairement stockée.
Au moment des repas, la vésicule biliaire se contracte et expulse la bile dans le canal cystique. Elle rejoint le canal cholédoque qui s'ouvre dans le duodénum au niveau d'un renflement appelé ampoule hépatopancréatique, recevant également le suc pancréatique.
Dans l'espèce humaine, le foie produit entre 0,5 et 1 litre de bile en vingt-quatre heures.
Liquide jaunâtre, la bile est composée d'eau, d'électrolytes, de sels biliaires, de cholestérol, de phospholipides ainsi que de bilirubine, déchet du métabolisme de l'hémoglobine responsable de la couleur de la solution. Les sels biliaires sont des molécules dérivées du cholestérol par oxydation et combinaison avec un acide aminé, un sulfate ou un glucuronide. Finalement, les lipides biliaires sont représentés par 10% de cholestérol, 70% de sels biliaires et 20% de phospholipides.
Dans le duodénum, les sels biliaires interagissent avec les lipides d'origine alimentaire peu solubles dans une solution aqueuse, provoquant la formation d'une émulsion. Les gouttes de lipides sont fractionnées en gouttelettes. Ils contribuent ainsi à la solubilisation des lipides dans la phase aqueuse du chyme, et rendent possible l'action des lipases pancréatiques. Les produits issus de l'hydrolyse forment, avec les sels biliaires, des micelles, regroupements sphériques de molécules avec une face hydrophile externe et une face hydrophobe interne. L'absorption des micelles est ensuite réalisée par diffusion simple à travers la membrane plasmique des cellules de l'épithélium intestinal.
Ainsi, le foie joue un rôle essentiel dans la digestion des lipides d'origine alimentaire et l'absorption des produits qui en résultent, grâce aux sels biliaires de la bile. Il intervient également dans la fonction excrétrice, la bile contenant des déchets du métabolisme.
Le sang amené au foie par le système porte contient les molécules d'origine alimentaire absorbées, et le cas échéant transformées, par les cellules absorbantes de l'épithélium intestinal.
Ainsi les oses parviennent au foie sous forme de glucose, ayant été transformés par les cellules de l'épithélium intestinal. Les hépatocytes sont capables de synthétiser du glycogène à partir de ce glucose par une voie métabolique appelée glycogénogénèse. Ils réalisent également la synthèse de lipides à partir du glucose, par lipogenèse. Finalement, ils stockent glycogène et lipides, qui constituent des réserves énergétiques. Inversement l'hydrolyse du glycogène, appelée glycogénolyse, libère le glucose stocké.
Outre la mise en réserve du glucose, les hépatocytes sont capables de stocker des vitamines notamment les vitamines A, D, E et B9. Les vitamines A, D et E sont des molécules organiques liposolubles, incluses dans les chylomicrons après leur absorption. Les chylomicrons sont des complexes lipoprotéiques produits par les cellules absorbantes de l'intestin à partir des micelles. Ils sont pris en charge par les vaisseaux lymphatiques chylifères.
Les hépatocytes stockent également des éléments comme le fer ou le cuivre. Le fer est par exemple incorporé dans une protéine, la ferritine. Libérée dans le sang, elle est captée par la moelle osseuse et permet la synthèse d'hémoglobine.
Le foie traite les molécules issues de l'absorption intestinale, qu'elles soient de nature glucidique, protéique ou lipidique. Il est aussi capable de convertir des substances non-glucidiques comme les acides aminés et les acides gras en glucose par la voie de la néoglucogenèse.
En relation avec les capacités de traitement du glucose des hépatocytes, le foie est un organe cible de la régulation de la glycémie.
Le foie, par sa capacité à dégrader le glycogène et à libérer du glucose, contribue à augmenter la glycémie, concentration sanguine de glucose. Inversement, par sa capacité à capter et à stocker le glucose, il contribue à diminuer la glycémie.
Parmi les facteurs régulant la glycémie figurent les hormones pancréatiques, glucagon et insuline. Le glucagon est libéré lorsque la glycémie est faible, et provoque son augmentation. Il est hyperglycémiant. L'insuline est sécrétée lorsque la glycémie est élevée, et conduit à sa diminution. Elle est hypoglycémiante.
Les cellules hépatiques possèdent des récepteurs membranaires spécifiques de chacune de ces hormones. Elles sont des cellules cibles qui répondent à la présence de glucagon par la mise en œuvre de la glycogénolyse et à celle de l'insuline par la mise en œuvre de la glycogénogenèse.