La nage des Téléostéens : une locomotion intégrée dans la physiologie | ||
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La nage des Téléostéens, déplacement actif en pleine eau, présente une relative diversité, liée notamment au mode de vie.
Quels sont les facteurs contribuant à cette diversité ?
La nage implique des appuis sur l'eau rendus possibles par des ondulations du corps. Elles génèrent des mouvements de roulis et de tangage ainsi que des embardées. Les nageoires pectorales, pelviennes, dorsale et anale, par leurs mouvements et leurs positions contribuent à la stabilisation du corps en contrecarrant ces mouvements.
Les nageoires paires permettent également d'orienter le déplacement vers la droite ou la gauche, grâce à des variations de l'angle qu'elles forment avec le corps. Elles peuvent aussi être à l'origine d'un déplacement vertical.
La nageoire dorsale selon qu'elle est levée ou baissée permet le pivotement ou provoque l'arrêt.
Divers mécanismes permettent donc de déterminer la direction de la progression ainsi que sa vitesse. Certains Téléostéens ont même la faculté d'inverser leurs mouvements locomoteurs et ainsi de se déplacer vers l'arrière.
Le positionnement vertical des Téléostéens ne dépend pas uniquement de l'activité des nageoires.
La flottabilité d'un objet correspond à sa capacité à se maintenir en suspension dans un liquide, sans tomber au fond. Elle dépend de la différence existant entre les densités de l'objet et du liquide dans lequel il se trouve.
Chez les Vertébrés, le squelette est formé d'os dont la densité est généralement élevée, mais celle des os des Téléostéens est faible. L'eau ayant à l'inverse une densité élevée, la flottabilité de ces animaux est en conséquence relativement importante.
Comme un certain nombre d'espèces de Téléostéens, le Gardon possède une vessie natatoire, ou vessie gazeuse, qui occupe un volume important de la cavité corporelle. Elle est issue d'une invagination de la paroi de l'œsophage et conserve parfois une relation avec cet organe par un canal pneumatique. Située entre le tube digestif et la colonne vertébrale, elle comporte selon les espèces un ou deux sacs allongés à paroi fine et richement vascularisée.
Remplie de gaz, elle joue un rôle hydrostatique : elle rend l’animal moins dense que l’eau, et lui permet de flotter aisément.
Selon la quantité de gaz présente dans la vessie, la flottabilité varie. Une flottabilité neutre peut ainsi être maintenue, selon la profondeur à laquelle l'animal se trouve, réduisant le coût énergétique de la flottaison et de la nage stationnaire.
Les variations du volume de gaz permettent également des déplacements verticaux.
Le déplacement dans un milieu implique de manière générale une perception de ses caractéristiques.
L'équilibre lors du déplacement et la définition de la direction du déplacement impliquent un repérage par rapport à la verticale.
La sensibilité à la pesanteur et aux mouvements du corps est assurée par l'oreille interne. Elle est impliquée dans l'équilibration.
Le long de chaque flanc des Téléostéens, une ligne d'écailles percées d'orifices est souvent présente. Elle matérialise l'existence d'une ligne latérale constituée de canaux épidermiques ouverts sur l'extérieur par des pores. Les canaux contiennent des cellules sensorielles sensibles aux variations de pression et de sens du courant de l'eau environnante. Elles contribuent également à l'équilibration.
Les yeux sont pour leur part situés sur les côtés de la tête et permettent une vision latérale indépendante à droite et à gauche, ainsi qu'une vision binoculaire. Leur combinaison assure une exploration visuelle de différentes parties de l'environnement.